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Keny Arkana
25 mars 2008

Désobéissance (CD Album)

desobeissanceDate de Sortie : 7 Avril 2008
Label : Because

01 - Désobéissance Civile
02 - Réveillez-vous

03 - Ordre mondial
04 - La rue nous appartient
05 - Alterlude: Le changement viendra d'en bas
06 - Les chemins du retour
07 - Terre Mère n'est pas à vendre
08 - Alterlude: Pachamama
09 -
Cinquième soleil

Voir l'ecard


(les titres "Héritage", "On ne tue pas un esprit" & "Dieu créa l'homme" ne serons pas présent sur l'album comme l'avais annoncé Keny pour l'interview de RapMag!
en revanche un nouveau titre et présent "Alterlude: Le changement viendra d'en bas" (ou l'un de c'est titre a été modifier) espérant voire jour ces titres inédit sorte en face B d'un single CD ou Vinyl, comme se fut pour "Echos")

Télécharger les brochures en PDF "A lire et a faire tourner SVP"

Keny Arkana appelle à la « Désobéissance » avec ce mini album conceptuel de neuf titres et cogne d’emblée en ouvrant cet opus sur une intro uppercut, au titre direct et pragmatique : « Désobéissance civile ». Une ouverture qui campe le décor d’un monde de profits et déshumanisant « multinationales et croissance ont tracé leur route sur nos libertés. »

Cet album compact et ramassé comme un poing serré donne toute la mesure de l’engagement de celle qui « ne [se] considère pas comme une rappeuse mais comme une contestataire qui fait du rap ».

Des lyrics à la tonalité antisystème, anticapitaliste et révolutionnaire qui enfoncent le clou en scandant la marche à suivre : « Désobéir », pour créer « des poches de résistance qui se constitueront en réseau ». Car selon Keny « L’obéissance est la clé de voûte d’un système qui détruit notre monde. Je crois dur comme fer à la désobéissance collective. Elle est pour moi l’unique sésame d’une révolution humaine salvatrice pour la planète », confiait la chanteuse en fin d’enregistrement de cet album.

Dans ce nouvel opus, à l’instar du précédent, « Entre ciment et belle étoile », Keny Arkana n’a pas de mots assez durs pour décrire un système « prédateur ». L’« Ordre mondial » est, dans la chanson éponyme, personnifié en dictateur froid et calculateur qui « ne défend pas l’être humain mais les capitaux » et qui « contrôle les esprits par le biais des médias ».

Dans « La Rue nous appartient », Keny se fait porte-parole des sans-voix, oppose le maquis à l’apartheid social et culturel et s’insurge : "Depuis que la guerre aux pauvres est déclarée /Expulsés de nos villes, comme expulsés de nos vies /On ira occuper la rue, comme tous les immeubles vides / On ira affronter l’abus qui sévit et va trop loin"

Keny Arkana ne lâche pas l’affaire et rouvre avec cet album les dossiers qui dérangent pour convaincre son auditoire de passer à l’action. Son flow persuasif exhorte ceux qui l’écoutent à passer à l’acte et à « arrêter d’attendre ». « Réveillez-vous » pose une des questions récurrentes que Keny renvoie sans relâche à son public : « Qu’est-ce qu’on attend pour reconstruire à côté du système ? » Idem dans « Les chemins du retour » : « Enfant de l’humanité on porte en nous la solution / On doit redevenir humain ». La rappeuse confirme qu’aux attaques stériles, elle préfère un message fraternel et constructif.

« Cinquième soleil » n’est pas uniquement un panorama d’un monde proche du chaos, passé au crible du regard acéré de cette artiste; c’est aussi un chant d’espoir céleste au timbre bouleversant : « Ensemble nous sommes le monde et le système n’est rien ». Ce mini album est un émouvant hymne à la vie. Keny s’adresse à la « dernière génération à pouvoir tout changer », à laquelle elle a la conscience aiguë d’appartenir. D’où cette volonté obsessionnelle d’aiguiser les consciences pour recréer le lien de fraternité et de solidarité atomisé, selon elle, par un système mondialisé déshumanisant.

Pour Keny Arkana « rien ne peut être aliénant si on fait les choses avec amour ». Et sa voix sait se faire douce et aimante lorsqu’elle évoque et envisage la planète comme une mère nourricière qu’elle appelle « Terre Mère », et qui « n’est pas à vendre». « Pacha Mama », qui est le nom donné par les Amérindiens d’Amérique du Sud à l’âme de la terre, est dans cet album une sorte de chant spirituel en forme de plaidoyer pour le respect de la nature et de la planète… Á 24 ans, cette artiste à la radicalité peu commune se tient pourtant à bonne distance des dogmes et des idéologies, et taille sa route dans une indépendance d’esprit rare.

Avec « Désobéissance », son troisième opus, Keny Arkana poursuit l’élaboration d’une œuvre atypique. Mais la somme de ces albums (*), loin d’être le parfait reflet d’un parcours déjà long, n’en est que la face émergée. Avec La Rage du peuple en 2004, Keny Arkana met les idées qu’elle rappe en mouvement. En 2007 elle a notamment entrepris, en parallèle de ses tournées, des assemblées populaires dans de nombreuses villes de France. Au sein de son collectif « Appel aux sans-voix », elle tente de libérer les initiatives, en restaurant une parole libre et horizontale, afin de trouver des solutions concrètes à l’impasse où mène le système actuel.

Pour Keny Arkana, en effet : « Le savoir n’est rien s’il n’y a pas partage de connaissance et acte de transmission. En Amérique du Sud, on a coutume de dire que la mort c’est l’oubli. Tant qu’il y a de la mémoire, il y a de la vie. »

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